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Déchets de construction : gestion et valorisation

Au sein de l’Union Européenne, le flux des déchets de construction et de démolition atteint 180 millions de tonnes par an. En France, ce sont environ 31 millions de tonnes de déchets de chantiers du bâtiment qui sont générés chaque année, soit 25 % de plus que les déchets ménagers. Les pouvoirs locaux, régionaux et nationaux accordent donc une importance grandissante et une attention particulière à la réutilisation et au recyclage des déchets.

C’est bien connu, traditionnellement, le bâtiment consomme beaucoup de matériaux, tant dans la fabrication de produits de construction que sur les chantiers. Ajouté à une augmentation des coûts d’élimination, cet état de fait a engendré deux préoccupations socio-économiques majeures : l’amélioration de la gestion des déchets et l’incorporation de matières premières secondaires (issues de déchets) dans les matériaux et produits de construction du bâtiment.

déchets construction nantes

Crédit photo : déchetterie de Loire-Atlantique

La prévention des déchets

Pour consommer moins de matières premières, il faut réduire les déchets à la source, faciliter la réutilisation et le recyclage, responsabiliser les producteurs et réduire le volume des déchets incinérés ou stockés, notamment grâce à des diagnostics préalables aux chantiers de démolition (loi Grenelle). En amont, les entrepreneurs sont également incités à «penser éco-conception », dans une démarche préventive consistant à intégrer l’impact sur l’environnement dans les critères classiques de conception (faisabilité technique, coûts, délais, attentes du marché…).

La gestion des déchets sur chantiers

Pour optimiser le tri, la taille des conteneurs et la fréquence d’enlèvement, il faut prévoir, par type de déchets, les quantités produites en fonction des phases du chantier. D’où l’utilité de mettre en place un plan de gestion des déchets spécifiant, en fonction de l’avancement du chantier, le niveau de séparation à effectuer par type de déchets, la filière à choisir, les quantités prévues et les moyens nécessaires en termes de transport, de stockage… Une telle gestion des déchets peut être prise en charge par l’entrepreneur général ou préférer une évacuation par chaque corps de métiers de ses propres déchets, ou encore privilégier le tri direct pour certains métiers dont les déchets de CD sont très spécifiques, comme c’est le cas pour les chauffagistes, les sanitaristes ou les menuisiers.

Afin d’assurer une gestion efficace de ces déchets, certaines mesures sont recommandées, comme, pour les bâtiments existants, de vérifier l’adéquation du programme au bâtiment pour éviter les démolitions et conserver les ouvrages sains existants. En rénovation, il est conseillé de récupérer certains matériaux comme la brique, le bois et les éléments de toiture pour les réutiliser, tandis qu’en construction, l’idéal demeure de concevoir des bâtiments pauvres en déchets, pour rationaliser l’utilisation de matériaux et les déchets produits. Dans tous les cas, il est pertinent d’utiliser des matériaux valorisables, recyclables et (ou) réutilisables, et surtout des matériaux recyclés.

Le tri

Le tri sur chantier est considéré comme la meilleure solution dans le traitement des déchets de chantiers du bâtiment, d’autant plus efficace qu’il est effectué en amont et avec rigueur. Il reste en effet indispensable pour diminuer le coût de l’évacuation et purifier les déchets inertes. Plusieurs facteurs sont à prendre en considération pour optimiser le tri et la collecte, comme le type, la taille, l’espace disponible et les phases du chantier. Ces dernières impliquent différents types de déchets : inertes pour le gros oeuvre, plastiques et métalliques ensuite, emballages pour les finitions. Sont également à prendre en compte le nombre de sous-traitants, la quantité et la qualité des déchets, le coût du recyclage par rapport à celui du centre d’enfouissement technique (CET), le temps nécessaire au tri des déchets sur le chantier, le coût de location des conteneurs, de la voirie et du transport, la législation, les centres de tri et de recyclage existants… En ce qui concerne les déchets plastiques, le tri peut s’effectuer en centre de tri, en tri manuel ou par un système de flottation basé sur les différentes densités des plastiques. On peut également effectuer une valorisation énergétique. Quant aux moyens de collecte, les plus utilisés sont les conteneurs, les big-bags et les sacs spéciaux. En termes d’avantages économiques, le tri permet de réduire les frais de mise en décharge pour certains matériaux, son surcoût pouvant être compensé par la valorisation de ces déchets, dont certains ont une grande valeur économique.

Le recyclage

Pour faciliter le recyclage, un minimum de tri est nécessaire sur le chantier, les déchets devant, dans la mesure du possible, être triés dès leur production, alors qu’ils ne sont généralement pas encore mélangés. Parmi les contraintes du recyclage, les impuretés figurent en bonne place, puisque plus leur pourcentage est élevé, plus le recyclage est difficile (du fait d’une diminution des caractéristiques du matériau, notamment mécaniques).

Certaines impuretés sont donc à proscrire, comme les briques ou le béton, la terre, le métal, le ciment, les résidus de colle, les huiles, les solvants et autres substances dangereuses. Quant aux filières possibles de traitement des déchets de chantiers du bâtiment, elles incluent la reprise par un collecteur, le recyclage, le combustible, la réutilisation, le réemploi et la récupération, la mise en CET et l’incinération. Bien entendu, en matière de traitement des déchets de chantiers du bâtiment, l’objectif reste de réduire le plus possible le recours à la mise en décharge et à l’incinération, au profit de la prévention (revalorisation, recyclage).

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